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Les petits bonheurs

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Morphée est un connard (oui, Morphée est un homme). Soit il est bipolaire, soit c’est encore un tordu d’allumeur. Il passe des journées entières à me charmer, à m’attirer dans sa couche douillette et moelleuse, et moi, vaillante, je résiste, et au moment enfin où je cède, pfffffft l’oiseau est envolé… si je puis dire. 

 

Si bien que, ces derniers temps, quand je ne dois pas me lever, je passe mes journées à mollasser, laissant de temps à autre la déprime s’installer ; et, les jours où je dois aller travailler, je me réveille péniblement, prête à rejoindre Nabilla, tellement mon humeur est douce.

 

Ce matin était donc un de ceux où je claudique en talons pour essayer de me convaincre que les deux minutes que j’aurai gagnées sur le chemin me permettront de rattraper incognito les trois quarts d’heure de retard avec lesquels je me suis levée. Autant vous dire que j’ai apprécié la petite session patinage improvisée organisée par la municipalité sur les trottoirs du quartier, et que je ne misais pas gros sur l’avenir de celui qui viendrait me coller ses basses dans les oreilles ou m’expliquer par écrit tout en adidas vêtu que « pas tlavaaaïe, tloa enfaaants, paaas manger » et donc « moi donner ».

 

take-a-smile-2.jpgJe ne m’attendais pas franchement à ce que mon état d’esprit change aussi radicalement.        Je ne sais pas si j’ai été conçue sur un arc-en-ciel, mais voilà, il semblerait que j’ai une certaine propension à saisir les petits bonheurs de la vie et à en extirper toute la joie qu’ils contiennent jusqu’à la dernière goutte. En réalité, je ne suis pas très sûre que la joie soit un élément liquide (quoi que, on pleure ou on pisse de joie non?) en revanche, vu comme ça me rend euphorique, je pense que c'est alcoolisé. C’est plutôt pas désagréable, le seul truc, c’est qu’à me balader tout sourire en sautillant, je passe soit pour une illuminée, soit pour une gourgandine.

 

Alors bon, venons-en au fait. Pourquoi un tel revirement de situation? C’est hormonal. D’abord parce qu’il y a des gens dans la vie qui nous marquent, qu’on admire et qu’on aime, et qui, sans prévenir, ont un geste, un mot, qui si c’était nécessaire, justifieraient ces émotions. Ces derniers jours, j’étais mal embouchée j’ai eu du mal à l’exprimer, mais j’ai été touchée par toute l’attention et la gentillesse à mon égard. 

 

Bien qu’en CP il me semblait inadmissible d’être sur un podium sportif et de ne pas avoir de récompense plus conséquente que celle des pauvres looooooooosers suivants, je fais malgré tout partie de ces gens qui prêtent plus attention au papier cadeau qu’à son contenu (non, il ne s’agit PAS d’une métaphore applicable à la gent masculine…). Probablement encore une conséquence de ma croissance infantile dans le monde merveilleux de Candy (pas la machine à laver, l’autre) je suis aussi très sensible à l’effet de surprise. 

 

Du fait, ce matin, presque une semaine après avoir fêté le premier anniv de mes trente ans, quand ma cop’s d’enfance est venue me chercher au bureau pour une pause improvisée avec un cadeau d’anniversaire à la main, eh ben, j’ai été vraiment touchée. A peine le temps de grignoter, que pouf! Une drôle de lutine m’annonce par SMS que mon chauffage HS depuis trois ans va être remplacé dans la semaine. Je ne suis pas certaine, mais je crois qu’à ce moment là ma mâchoire m’a lâchée. Tout juste remise de mes émotions, dans l’après-midi, ma pétillante p’tite collègue dépose un énorme paquet sur mon bureau et me dit le plus simplement du monde « c’était pour ton anniversaire », là, mon visage s’est empourpré puis paré d’un sourire aussi large que les trains commandés par la SNCF! 

 

Qu’on soit bien d’accord, tous ces paquets inattendus m’ont fait aussi plaisir que si ma balance avait affiché moins 5 après que j’ai testé toutes les recettes possibles sur la base Nutella-Carambar, mais à vrai dire, ils auraient été vides que mon shoot d’endorphines n’aurait pas été moindre. Parce que non seulement je m’y attendais aussi peu que trouver un interlocuteur compétent chez Pôle Emploi, mais en plus, j’ai senti une telle bienveillance, que ça m’a profondément émue. 

 

Alors voilà, j’évoquais hier ma ressemblance des derniers temps avec Tom Hanks dans Seul au monde, mais il ne fallait pas y voir quelque chose d’alarmant si ce n’est au niveau de la pilosité. En fait, je réapprends à reconnaître ces instants, savourer ces moments, évaluer ma chance, et ainsi assumer ma mine d’ahurie de la crèche (en cette saison appelez-moi donc Marie). Et puis, aussi, même si je n’ai rien contre un scénario façon romance américaine, j’essaye de me souvenir qu’Irma, c’était mon bouvier des Flandres, pas moi. Et donc que, étant aussi peu sûre de mon avenir sentimental que de la météo en Normandie, il est sûrement préférable d’avancer maintenant avec les Kickers que j’ai aux pieds plutôt que d’attendre les Louboutin que j’aurai, peut-être, un jour, quand j’aurai des cors.

 

 

 

 

 

 



10/12/2014
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